Composite blog consisting of notes, reflections, weird jokes, trip reports and amusing stories from the death row; some personal, some told and some fabricated, I have to reckon!

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Ridendo castigat mores, that I freely translate as ”humor improves behavior” , not that I believe, but it sounds nice!

27
Aug
2024
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ORGASMES EN HARMONIE

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En guise d’avant-propos : Recomençar El Infinito par Irina-Kalina Goudeva

irin

 

Lettre circulaire à la ronde

 

S’il faut appeler les choses par leurs noms, et il le faut, permets-moi de te dire, directement et sans ambages, que rien ne vaut un orgasme. C’est le suprême plaisir où le matériel fusionne avec le spirituel, c’est un acte d’élévation, de mémoire et de découverte, et même quelquefois l’exemple de la joie partagée.  Plus d’une fois j’ai réfléchi sur la matière en essayant de comprendre la sévère punition que Le Principal infligea à nos parents putatifs, au moment où ils firent, pour ainsi dire, leurs premiers pas sur la piste aux étoiles !!! C’est de là d’ailleurs que vient l’expression consacrée voir des étoiles en plein jour.  Tu parles d’un ravissement…

Si le fait que je suis athée est de notoriété publique, il faut que je précise que je ne suis ni anti-religieux ni anti-institutionnel. Tout au contraire j’apprécie la contribution de ces deux structures hyperactives, quelquefois nécessairement coercitives, de calmer l’homo sapiens sapiens. Sans un minimum de surveillance le confus primate se ruera dans des pratiques extrêmes comme destruction des voitures en stationnement, transsexualité, obscénité olympique, autoflagellation, souillure incontinente de la nappe liquide mondiale, circoncision  à tous azimuts, tatouage à outrance, vote pour Trump, déforestation démente, vagabondage touristique et j’en passe.

Partisan d’aller à la source si on veut savoir quelque chose de façon pertinente, hear that from the horse’s mouth, j’ai appelé Le Principal. Au moment où j’ai entendu un grondement terrifiant j’ai su qu’il etait en ligne. Mon sentiment se précisa après qu’il condescendit à tonner avec très peu d’aménité dans le ton: toi encore, qu’est-ce que tu veux ? Je suis trop malin pour tomber dans ce guet-apens. La question était rhétorique. Il est omniscient…Donc après que j’aie dit Lord, à voix grave (il aime qu’on s’adresse à lui à l’anglaise), j’ai laissé passer un ange, et je me suis drapé dans un silence respectueux et dignifié de parade. Tu veux savoir pourquoi j’ai puni les putatifs après avoir croqué la pomme ? La pomme n’était pas mûre ! La pulpe était immature ! De là des résultats tellement décevants, au lieu d’arriver à ce qui  devrait être une apothéose de la communication.  Et au Principal de continuer avec la faconde pédestre d’un conseiller conjugal :  Sa consommation, on en est toujours à la sacrée pomme, au lieu de mener à un plaisir durable, exaltant, facile à emporter, à portée de main pour  ainsi dire,  a conduit la race à la recherche effrénée d’un état assez rare, souvent incomplet, quelquefois  étrange, fréquemment faux, et hélas fugace et évanescent. J’étais déjà assez gêné d’entendre à mon âge ce genre de discours quoique j’ai apprécié sa modernité quand le Principal claqua le récepteur avec tant de furie, que la maison trembla. Mon Dieu, quelle violence ! C’était du pur Verdi!

Dies Irae

En ce qui concerne la colère du Principal (the Wrath of God) j’aimerais dire quelque chose qu’il faut garder comme un secret perfide, un secret à emporter dans la tombe. La rage du Principal, montant avec la vitesse d’une fusée en orbite, est parfois accompagnée de sifflements et de crépitements, comme le lait allant au feu. C’est du macro- et du micro-ondes concomitant. Tu es d’accord ? Il faut aussi le comprendre. Le Principal s’imagine qu’il a créé la race humaine avec sa manipulation d’organes, de matériaux et de morceaux. Ce n’est pas méchant. Les gens s’imaginent toutes sortes de choses. Charles, le roitelet des insulaires, pense toujours qu’il est le père du prince rouquin, qui ressemble à quelqu’un d’autre comme deux gouttes d’eau. Et alors ? De plus en plus, le Principal est assailli par des doutes concernant la qualité de sa progéniture, qui se dirige vers l’apocalypse, empêtrée dans un filet d’aberrations politiques, sexuelles et morales. Il faut, et c’est une injonction, réaliser que le courroux persistant du Principal est l’expression d’une frustration et d’un désespoir profonds, et passer outre.

C’est ainsi qu’après avoir failli faire le signe de croix, une précaution supplémentaire ne peut être que salutaire, je me suis  fait une
raison. Plus précisément, je me suis remis à la musique, le meilleur réconfort pour les vétérans solitaires de toute race, sexe et confession.Toutefois la question continua de me turlupiner et modus operandi revint sur la scène peu après, un peu d’abord et même beaucoup après, malgré moi. Un fait divers et anodin ralluma la braise dormante sous la cendre et ramena l’orgasme en ligne de mire.  Voilà plus exactement ce qui se passa.

Il y a quelques jours j’avais réussi après des manœuvres digitales légèrement sournoises à télécharger le prélude de Lohengrin sous la
baguette de Sir Simon Rattle au pupitre de la philarmonie berlinoise. Au bout de quelques auditions admiratives, le petit-bourgeois pudibond que je suis ne put pas s’empêcher de remarquer aigrement que les chefs d’orchestre ont la tendance à reproduire, je pense que c’est

reproduire, des petits orgasmes pendant l’office. Va savoir s’il s’agit d’un acte mimétique ou de quelque chose de plus consistant comme l’équivalent épileptique d’un grand mal.   De toute façon la question de l’orgasme et de l’imitation est tellement ardue et délicate que je
préfère ne pas me commettre. Des malveillants parlent d’une crasse simulation dans la majorité des cas. Passons.

ratlong

 

Quand le sujet en question (revoir le titre si nécessaire) est lié à la musique, mind you, je me remets au jugement de Nick Beato, un prince de You Tube, aguerri dans la présentation des grands interprètes et des analyses assez subtiles des chevilles ouvrières  (ou roues dentées)* des œuvres symphoniques. Beato lui !     Donc pour Nick la pianiste chinoise Yuja Wang, virtuose impénitente et inégalable,

souvent vêtue dans d’incomparables robes révélatrices, l’ourlet à un demi-centimètre du mont,  est la reine incontestée du déferlement sensuel pendant la reproduction, chaque fois unique et stupéfiante,  des édifices sonores sublimes, émouvants et pourquoi
pas immortels tels que la  marche funèbre de la sonate pour piano no.2 en B mineur.

on-death-row.com/…ds/2024/08/wanshort.mp4

 

on-death-row.com/…ads/2024/08/wanlong.mp4

 

Mon très cher ami et frère adoptif (l’histoire se corse) Jean Claude Kadima, qui malgré la terrible épreuve et le fauteuil à vie, est toujours haut sur les remparts, the last man standing,vient de m’envoyer un pliant digital.  Il contenait cinq morceaux interprétés par une sienne amie, Irina-Kalina Goudeva, que j’ai rencontrée d’ailleurs, dans une des Jean’ soirées musicales.Le style et la faconde de la dame en question, qui paraît explorer de manière directe, inspirée, très soignée, et explicite  la thématique que j’ai très prudemment abordée au commencement de mon épître touchèrent une corde sensible (struck a chord!) et éveillèrent, il faut le reconnaître, ma curiosité.Timidement je me suis dit qu’il ne s’agit plus d’une paraphrase ou d’une analogie mais d’une expérience holistique.

L’artiste se projette à travers l’expression esthétique dans une incorporation tellement complète et tellement intense que l’acte et sa conséquence paraissent ne faire qu’un. Voilà où nous en sommes ! Pas loin du voyage initiatique du chaman qui cavale au bout du monde sur le dos de sa transe sans bouger de l’aire enfumée de sa tente.

menadlong   

Prenant en ligne de compte mon âge avancé, la disette de mes connaissances, l’angoisse que l’état du Principal** me cause,   et ma surdité irresponsable que certains méchants condamnent à cors et à cris, je t’envoie les morceaux des artistes en question.  Je te remercie de partager avec  moi, par toute voie, télépathique y compris ou même surtout, tes   vues, que j’estime d’avance infiniment  et qui risquent d’éclairer ma lanterne dans un sens ou dans un autre

Amitiés,

 

The Wanderer***

 


*Au choix, car de toute façon les structures internes d’une construction musicale sont difficilement définissables pour, et encore moins saisissables par, les communs, enfin tous ceux n’ayant pas étudié le contrepoint. 
**Malgré les conséquences je sens qu’il faut tout dire. Le Principal est fatigué, très fatigué ! Mets-toi a sa place ! Il gère les affaires des trois croyances : les musulmans en expansion, les chrétiens en retraite et les mosaïques, comme toujours, en voie de disparition. Et des frictions, pour être poli, il n’en manque pas. Quoique en tant que tripartite le Principal est plus grand que Shiva, le Hermès-Thot ou même le Satan Trismégiste (trois fois grand) il se sent au bout du rouleau. On pense les dieux immortels. En principe oui, mais des fois ils passent aussi à l’incinérateur. Wagner a compris ça depuis longtemps raison pour laquelle il fut adoré par les nazis. Le Götterdammerung (Le crépuscule des Dieux) n’est pas seulement une prise de position esthétique, c’est aussi et même surtout une proclamation prophétique tonitruante. On y entend les trompettes de Jéricho au loin. Quant à l’orgasme on n’a qu’à regarder Sir Georg Solti !

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***Je me sens obligé, avec ou sans noblesse, d’offrir aux amateurs véritables, à la fin de cette facétie, les enregistrements originaux que je me suis permis de rogner à la faveur de l’argument.

Lohengrin Prelude 

 

Sonate pour piano no.2, op. 35

 

La Menade par Julia Tsenova

 

*

 

2 Responses

  1. Gabriel Safdie

    La fusion d un etre avec un non etre
    Une decouverte sesationelle
    Une oeuvre originale qui merite de rentrer au pantheon des courts metrages
    Impossible d aller plus loin
    Cela donne envie
    Bravissimo !

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